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Nos
voyages
Le
Sénégal
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Les
vétérinaires du Sénégal
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Nous avons eu la chance d'être accueillies
par plusieurs vétérinaires à travers le Sénégal. Ils nous ont montré
mais surtout parlé de ce qu'ils faisaient. Car là-bas, les vétérinaires
n'ont pas autant de travail qu'ici. Les Sénégalais essaient évidemment
de se nourrir avant d'avoir des animaux.
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Nous avons donc soigné des poules, des chèvres
et des moutons, des vaches, des chevaux, quelques porcs en Casamance
(dans la région catholique) mais aucun chien et chat car la majorité
sont errants sauf ceux qui appartiennent aux coopérants européens.
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Il a été intéressant de constater que la
poule constitue la monnaie de la ménagère. Elle est en effet peu
dispendieuse, produit des ufs et de la viande, on peut l'échanger
au marché contre d'autres victuailles comme du pain ou du riz ou
encore contre du matériel scolaire pour les enfants. Et les femmes
qui ont plusieurs poules peuvent même les échanger contre une chèvre
ou un mouton qui donnera beaucoup plus de viande pour nourrir la
famille.
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On retrouve des chèvres et des moutons partout, même en ville. On dirait
que tout le monde sait à qui elles appartiennent ; elles se promènent
dans la rue sans identification et elles rentrent chez elles le soir venu.
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Le paysan moyen possède quelques petits ruminants
et une vache. L'industrie laitière est très peu développée bien
que nous soyons restées sur la seule ferme de vaches Holstein productrices
de lait du pays et que nous ayons pu visiter un immense élevage
de vaches Jersey.
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Finalement, les chevaux servent au transport,
parmi les bicyclettes, les motocyclettes, les autos très usagées,
les taxis de brousse et les autobus bondés de monde, sans oublier
les nombreux piétons.
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Ce qui est dommage pour les vétérinaires du Sénégal, c'est qu'ils apprennent
à l'Université les mêmes connaissances que nous, sans avoir la chance
de les appliquer car les gens n'ont pas les moyens de payer pour soigner
leurs animaux.Ils se contentent donc de faire des simples traitement peu
coûteux.
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Certains vétérinaires nous ont avoué leurs
frustrations. 80 % de leurs revenus proviennent de la vente
d'antiparasitaires, d'antibiotiques, de vaccins et de vitamines.
La consultation pour leur expertise vétérinaire ne coûte que 50 ¢
et c'est déjà trop cher pour la majorité des gens. Ils acceptent
de payer un médicament mais pas un service.
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Vétérinaires
Sans Frontières (VSF)
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Une part importante de notre expérience vétérinaire a été de passer
quelques temps avec une équipe de VSF à Kaolack. Une de leurs tâches consistait
à encourager 2-3 personnes dans plusieurs petits villages isolés à venir
suivre une formation pour leur montrer comment vacciner leurs poules et
leurs moutons.C'est important car le vétérinaire ne peut pas aller lui-même
vacciner tous ces animaux : les villages sont à plusieurs heures
de route les uns des autres et pour s'y rendre il n'y a pas de route
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... C'est la brousse !!! Pas de carte,
pas de panneaux indicateurs, juste du sable avec des petits villages
aux maisons rondes faites en terre, couvertes par des toits de paille
(on appelle ces maisons des cases). Pour s'y retrouver, on s'arrête
donc dans chaque petit village et on demande son chemin (le français
ne sert pas à grand chose dans ces moments-là
).
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On montre à ces villageois la base : ce
qu'est une seringue, comment reconnaître qu'un animal est malade
en ayant une idée des principales maladies et comment vacciner de
façon adéquate. Tout se fait en wolof. La vétérinaire franco-algérienne
qui était en charge de ce projet avait dû s'entourer de plusieurs
collaborateurs sénégalais dont une femme et un vétérinaire qui allaient
assurer le suivi après le projet.
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Un des buts de VSF est de travailler à se rendre inutile car après ce
mandat de 2 ans (qui s'achevait 6 mois après notre départ), l'équipe de
formateurs souhaite que les délégués viennent eux-mêmes en ville pour
acheter leurs vaccins à ce vétérinaire et ainsi garder en santé tous les
animaux de leur village. Et oui, il aurait été beaucoup plus facile d'utiliser
tout l'argent de ce projet pour donner aux Sénégalais de la nourriture
mais il est bien plus utile de leur donner des moyens pour se prendre
seuls en charge.
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Les
Peuls et la transumance
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Une des nombreuses ethnies sénégalaises, les Peuls, sont éleveurs de vaches
par tradition. Jadis, celui qui avait le plus gros troupeau devenait roi.
Les rois ont disparu mais la tradition demeure et de nombreux Peuls ont
des troupeaux de plus de 100 vaches.
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Comme la taille du cheptel est importante, ils
ne tuent pas ces vaches et ne les traient pas non plus pour vendre
le lait. Ils ne font que les posséder. Et comme le Sénégal est plutôt
désertique, les Peuls pratiquent la transhumance : ils parcourent
le pays du nord au sud pour chercher ce qu'il reste d'herbe pour
nourrir leur troupeau et remontent au nord à la fin de la saison
sèche.
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Résultat : Ces animaux mangent beaucoup trop d'herbe, déjà rare, et
les Peuls sont très pauvres. Ils marchent sur des kilomètres en se nourrissant
très peu. La plupart n'ont jamais vu de blancs et craignent les voitures.
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Un vétérinaire sénégalais nous a confié ce
qu'il voudrait leur proposer : « Gardez seulement le quart
de vos bêtes. Utilisez le lait et la viande pour nourrir votre famille
et vous pourrez même en vendre pour avoir un revenu. Tout le monde
y gagnera : les bêtes seront mieux nourries -et vous aussi-
et la végétation sera moins détruite !!! » Mais, il faudra
beaucoup de temps et bien des efforts pour changer cette mentalité...
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