IchthyopathologieRapport31 mars 2001 - 30 mars 20025.0 Relations temporelle et géographique entre les maladies, les espèces, et les types de soumission Les graphiques suivants démontrent les distributions temporelle et géographique des cas soumis et des maladies diagnostiquées. On peut constater en examinant les graphiques 1.0 et 3.0 que la furonculose est la maladie le plus importante, et que l 'espèce la plus affectée est l'omble fontaine. Cela suit la même tendance que depuis 1998. On note par contre que quelques cas sont maintenant rapportés lors des mois d'hiver. Celà démontre une légère augmentation des souches d'Aeromonas salmonicida qui sont pathogéniques dans les eaux plus froides. Certains élevages aux prises avec la furonculose de manière récurrente essuient maintenant également des pertes légères pendant l'hiver en plus que des pertes « normales » en saison estivale. On peut peut-être expliquer ce phénomène par la présence de deux souches de bactéries. Ces deux souches sont présentes en tout temps, mais l'agent pathogène prédominant est sélectionné par la température ambiante. Cette hypothèse de deux souches est soutenue par les différences observées dans les tests de sensibilité quand on compare les souches d'Aeromonas salmonicida provenant de la même ferme mais de saisons différentes (l'été et l'hiver). Une autre découverte intéressante est l'isolement d'Aeromonas salmonicida chez le doré jaune (Stizostedion vitreum). Cette bactérie a déjà été rapportée chez les percidées, mais ceci est le premier cas isolé par notre laboratoire. La présence de cette bactérie n'est pas nécessairement problématique en terme de pathogénicité chez le doré jaune, mais plutôt pour les espèces susceptibles qui sont présentes sur la même ferme. Les poissons provenant de la nature qui sont introduits dans un élevage doivent donc être considérés potentiellement porteurs-sains de cette maladie. Les maladies branchiales et les maladies fongiques sont plus nombreuses lors des premiers quatre mois de l'année. Ces maladies sont plus problématiques chez les jeunes poissons, ce qui expliquerait les tendances observées ici car l'alevinage a habituellement lieu en hiver. Les autres maladies rapportées ne semblent pas présenter de tendance temporelle selon les échantillons soumis à notre laboratoire. Il faut retenir qu'il existe d'autres laboratoires au Québec (réseau du MAPAQ) et hors province et qu'il est possible que les données présentées ici ne soient pas un portrait exact de la réalité. De plus en plus d'éleveurs manipulent le cycle sexuel des poissons à l'aide d'hormones et/ou de la photopériode afin d'obtenir un frai hâtif. Ce changement dans la régie peut avoir l'effet d'atténuer les pics normalement observés dans le temps pour certaines maladies comme les maladies branchiales et la nécrose pancréatique infectieuse. On note dans le graphique 2.0 que les zones 5, 7, 9, et 15 sont les zones les plus importantes en nombres d'échantillons soumis au laboratoire. Toutes ces zones sauf la zone 7 correspondent à des régions où on retrouve un nombre important de stations piscicoles. La zone 7, couvrant la grande région de Montréal, et une importante source d'échantillons en raison de la présence d'aquarium publiques, d'aquariophiles, de compagnies de recherche, d'étangs de pêche, et de particuliers. Le nombre total d'envois (graphique 4.0) au laboratoire semble être stable durant l'année considérée ici avec entre 5 et 12 soumissions par mois. Les soumissions pour les examens histologiques sont les plus nombreuses. La facilité de préparation des envois pour histologie, comparée aux autres analyses (bactériologie, virologie), est probablement une des raisons principales. On note une augmentation des examens histologiques lors des premiers mois de l'année, en plus des analyses bactériologiques lors des mois estivaux. Les problèmes dans l'alevinage sont rarement dépistés par les examens bactériologiques à cause de la taille des poissons, et l'inverse, les problèmes bactériens sont plus souvent rencontrés l'été, quand les eaux de production sont plus chaudes. Résistance aux antibiotiques Des 43 examens bactériologiques, 2 cas de double résistance et 3 cas de résistance simple ont été dépistés. Les détails sur l'antibiorésistance rencontrés dans le laboratoire d'icthyopathologie lors les analyses bactériologiques sont énumérées autableau 5. Tableau 4.0 Antibiorésistance
Une augmentation importante des cas soumis pour la bactériologie a été notée pour l'année 2001-2002, mais les cas de résistance semble d'être à la baisse. Une résistance aux antibiotiques a été constatée à 9 prise. Deux fermes sont responsables pour 6 de ces cas. La vérification répétée de la susceptibilité d'une souche bactérienne dans une station piscicole est souvent entreprise après une première déclaration de résistance à un ou deux antibiotiques. Sur certains sites, le médicament « Aquaflor » est utilisé depuis trois ou quatre ans, suite à des résultats mitigés avec l'oxytétracycline et les sulfas «potentialisés». Quand les souches bactériennes ne subissent plus la pression sélective avec des médicaments traditionels, il est possible que les souches « wild-type - sensibles» redeviennent la souche prédominante et que la résistance s'estompe. Avec un suivi fréquent, il est possible que d'autres moyens de traitement puissent devenir accessibles On ne peut pas facilement calculer l'incidence de résistance chez les éleveurs du Québec à partir des données brutes présentées ici. Nos résultats de bactériologie n'inclue pas toujours les antibiogrammes, et le diagnostic de la furonculose est parfois obtenu à partir de lésions typiques en histologie seulement. Les traitements sont alors basés sur l'historique de la furonculose à la ferme et les traitements utilisés auparavant ayant prouvés leur efficacité. Les services d'ichtyopathologie sont en partie financés par le MAPAQ
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