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Le pays

L'inde en devenir

Décrire l’Inde dans son ensemble, ça pourrait prendre une vie… Alors, nous nous limiterons à vous présenter les faits saillants et quelques anecdotes de notre périple.

Tout d’abord, la culture indienne contraste fortement avec la nôtre et chaque jour comportait son lot d'adaptation sociale et de défis culturels. Les Indiens sont si nombreux et leurs religions, langues et coutumes si variées, que chaque rencontre s’est avérée unique et surprenante.

L’Inde est le septième pays le plus grand du monde. Il est situé au centre-sud de l’Asie et bordé par l’océan Indien. Comme le territoire est vaste, il renferme une végétation et une faune très diversifiées. Le climat aussi y est particulier : une saison chaude (températures à plus de 40 C° pendant plusieurs mois), une saison fraîche et la mousson, qui apporte avec elle des pluies torrentielles et incessantes pendant plusieurs jours. On assiste alors trop fréquemment à des inondations ravageuses et meurtrières dans les grandes villes. Selon les prévisions et au désarroi de nos proches, la mousson aurait dû être au rendez-vous pendant notre séjour. Par chance, nous avions toujours un peu d'avance sur elle, mais nos nouveaux amis, eux, n'étaient pas été épargnés après notre départ. Toutefois, chaleur et humidité extrêmes ont été de tout le voyage au grand désespoir d'Agathe ! Étonnamment, les Indiens semblent bien tolérer ces hautes températures. Les multiples pauses-thé et les visites au temple seraient le secret de la survie et ça même avec des pantalons et une chemise aux manches longues !

Il s’agit du deuxième pays le plus populeux du monde- 1,05 milliards, soit environ 20% des habitants de la Terre- et de la septième puissance industrielle au monde. S'il est quasi impossible de se retrouver seul, bizarrement, il est difficile de passer inaperçu... si on est caucasien parce que peau blanche est synonyme de richesse. On devient donc une cible de choix pour les fameux chauffeurs de rickshaw et les jeunes enfants de la rue. Malheur, cependant, à celui qui se laisse attendrir, car il sera pourchassé et harcelé par ces enfants que leurs parents poussent à ramener de l'argent à la maison par tous les moyens. En effet, il est notoire qu'en Inde, la richesse est inégalement répartie : 25% de la population se trouve sous le seuil de pauvreté et vit d’agriculture de subsistance ou travaille dans les industries ou les services. Une partie du problème réside dans le système de castes : le peuple en est conscient et sait qu'il peut légitimement aspirer à une meilleure qualité de vie, mais le gouvernement n'intervient pas de manière énergique pour contrer ce fléau. Si les mariages arrangés sont de moins en  moins acceptés par la nouvelle génération, le fait de voyager avec un homme auquel on est pas marié est encore très mal vu, alors imaginez deux demoiselles avec un jeune homme !

Par ailleurs, il est difficile de rendre compte de l'intensité et la vitalité de leur foi : chacun de leurs gestes, de leurs mots et de leurs pensées est guidé par leurs convictions religieuses auxquelles ils adhèrent librement et pleinement. La religion prédominante est l’hindouisme, mais l’islam, le christianisme et le bouddhisme sont également présents. L'hindouisme est une religion polythéiste et chaque figure divine a ses pouvoirs, ses qualités et son histoire. Les plus invoqués sont : Ganesh, le dieu à tête d’éléphant fort populaire auprès des hindous et des touristes, Shiva, le père de Ganesh symbole de fécondité et Krishna, symbole de légèreté et de puissance. Ce fut une réelle joie de découvrir ce monde spirituel au milieu de gens si enclins à témoigner de leur spiritualité. Le plus épatant est que chacun se respecte dans ses choix religieux.

Côté langues et dialectes, il y a de quoi perdre son latin ! Chaque état indien possède une personnalité linguistique distincte ou plutôt une "courtepointe" linguistique : d’un village à l’autre, c’était toujours une rude épreuve que de décoder ce qui se disait à notre sujet… Toutefois, les Indiens eux-mêmes ne maîtrisent pas toutes les langues de leur pays et c’est ainsi pourquoi ils accordent une si grande importance à l’anglais.

L’hindi est la langue nationale, mais l’anglais est la bouée de secours pour tous les touristes qu’ils soient étrangers ou indiens ! Même Agathe, notre surdouée en langues, n’arrivait pas à entretenir une conversation en hindi après 3 mois. Ce n’est pas faute d’efforts, ça on peut vous le garantir. Trop différent du français, quoi!

Le dossier de l'éducation a grandement évolué depuis 10 ans. L’école est obligatoire au primaire et le gouvernement paye les études jusqu’à l’Université. De plus en plus de femmes peuvent ainsi accéder à une éducation supérieure et leur taux d’alphabétisation a considérablement augmenté depuis, même s'il est encore bien en-deça de celui des hommes (48% contre 70%). En ce qui concerne la médecine vétérinaire, il y de nombreuses écoles qui offrent le programme, mais cette professions est beaucoup moins valorisée qu’au Québec : se retrouver en médecine vétérinaire est un échec et signifie qu'on n'a pas été accepté en médecine humaine. La motivation et l’intérêt des étudiants en sont évidemment affectés. C’est dommage…

En ce qui concerne la gastronomie indienne, rien à redire sinon que les épices sont omniprésentes, dont la coriandre, au désespoir de Jean-François! Tenter de faire comprendre à un Indien de ne pas en mettre dans un plat relève de l'exploit et tourne souvent à la comédie...ou à la frustration.  La majorité de la population est végétarienne. Parmi les plats au menu, mentionnons le Dahl, le riz frit aux légumes, le Panner, les Cheese Naans et le Biryani. Agathe se souvient particulièrement du Dahl et de son effet sur le péristaltisme intestinal... Parlez-en à Agathe! Les jus de fruits frais pressés, les mangues et les succulentes bananes ont laissé une empreinte indélébile dans notre mémoire. Nous allions oublier : il est quasi impensable de visiter l’Inde sans qu’on vous offre une tasse de thé. Comme il est assez difficile de se soustraire à ce rituel, il vaut mieux apprendre à se laisser séduire par le thé indien, ce symbole rassembleur entre tous.

Ce fut fort agréable de suivre la Coupe du monde de soccer dans un pays de fervents amateurs! Toutefois, le sport national indien est le criquet. Quel que soit leur âge, apparemment tous les Indiens de sexe mâle y jouent dans la cour d’école ou dans le champ et cela même à 42 C°. Si jamais vous assistez à une partie, je vous mets au défi d'en comprendre les règles et les objectifs. Même après plusieurs parties et des explications de nos amis, ce sport s’avère toujours un mystère pour nous.

La danse et le chant classiques sont toujours prisés et sont des joyaux de la culture indienne. Toutefois, les albums des Backstreet Boys et de Céline Dion (Titanic) gagnent en popularité. Par ailleurs les Indiens sont extrêmement fiers de leur cinématographie, nationale surnommée Bollywood. Les films sont très colorés, très légers et s’apparentent grandement à des comédies musicales.

Les Indiennes portent encore la tenue vestimentaire traditionnelles dans leur vie de tous les jours ou pour les occasions spéciales : le sari haut en couleur, qui semble encore apprécié de la gent masculine. Après avoir vécu l’expérience, je peux témoigner qu'enfiler un sari correctement est tout un exploit. Par contre, les hommes arborent la mode occidentale des années 80 : jeans et chemise moulants et port de la moustache dès que possible !

Circuler en Inde est très facile dans la mesure où on est patient ! Le train est le meilleur moyen de transport pour parcourir de longues distances. Toutefois, il n’est pas très rapide et l’hygiène laisse grandement à désirer. Le rickshaw, petite auto à trois roues, est le meilleur moyen de transport urbain en plus d'être très amusant, mais gare à vous : les chauffeurs tentent inmanquablement de berner le touriste ignorant. Il peut donc être utile de s'informer du prix réel de la course auprès d’un passant avant de monter à bord. L’autobus est également une option, mais ils sont bondés- ils sont souvent inclinés sur le côté, les passagers à moitié à l'extérieur du véhicule- et généralement très peu confortables. Finalement, il y a l'avion, plus rapide, mais plus coûteux.

Circuler sur les routes indiennes nous a semblé très...risqué : les Indiens conduisent vite, il n'y a aucune véritable signalisation routière et les vaches déambulent librement dans la rue.

Le coût de la vie est très bas. Le niveau de santé général de la population est un reflet des importantes lacunes au niveau sanitaire. En effet, la principale source de contamination est l’eau. L'eau embouteillée est de mise ! En outre, le sida est un véritable fléau dans ce pays.

L’Inde est relativement sécuritaire. Toutefois, pendant notre séjour, un attentat à la bombe a eu lieu dans la gare ferroviaire de Bangalore et ce deux semaines après notre passage là ! Ça nous a permis de réaliser que la vie est précieuse, mais qu’il faut en profiter! Nos parents et amis voyaient toutefois les choses d’un autre oeil…

À plusieurs points de vue, le Sri Lanka ressemble grandement à l’Inde : culture, vêtements (sari agrémenté d'une petite jupette), moyens de transport, cuisine, religions, végétation, faune diversifiée, etc. Toutefois, le peuple y est encore plus accueillant et hospitalier.  Il serait impardonnable de se rendre en Inde sans faire un détour par ce pays !