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Programme des bélugas du Saint-Laurent

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Virus (herpès)

Cette jeune femelle a été récupérée le 3 septembre 1984 alors qu’elle dérivait au large de Rimouski. De grandes surfaces de peau étaient nécrotiques (tête, photo du haut, et abdomen, photo du centre) à cause d'une infection de l'épiderme par un virus Herpès. Cet animal était aussi affecté par un ulcère gastrique perforé, par une péritonite, une hépatite chronique et une bactériémie (présence de bactéries dans le sang) à Vibrio cholerae.

Tête de béluga - Lésions de nécrose dues à un virus Herpès

Abdomen de béluga - Lésions de nécrose dues à un virus Herpès

Peau de béluga - Vue microscopique - Corps d'inclusion

Au microscope (photo du bas), les cellules de la peau de cet animal sont enflées. (Leur cytoplasme est pâle, presque blanc, parce qu’il est rempli d’eau). Leur noyau contient une masse rouge (flèches) entourée d’un halo clair. Cette masse rouge est constituée de particules virales de type Herpès. C’était la première fois qu’une infection à virus Herpès était rapportée chez un cétacé.

D'un point de vue évolutif, les cétacés sont des proches parents des bovins (ils sont encore plus près de l'hippopotame). Des virus semblables à ceux qui infectent les bovins pourraient donc les infecter. Nous avons récemment retrouvé dans le sang des bélugas du Saint-Laurent des anticorps reconnaissant les antigènes du virus de la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR), un virus Herpès qui affecte les bovins. Depuis 1988, des morbillivirus (un groupe de virus qui inclut le virus du distemper chez les chiens, et celui de la rougeole chez l'humain) ont décimé les rangs de plusieurs populations de cétacés, dont les dauphins de l'Atlantique, de la Méditerranée et de la Mer Noire. Avec le Dr C. House (USDA, APHIS, USA) et C. Montpetit (Institut Armand-Frappier), nous avons déterminé que les bélugas du Saint-Laurent n'ont pas d'anticorps contre ces virus. Parce que les bélugas du Saint-Laurent n'ont pas d'anticorps et donc, pas de protection humorale contre ces virus, ils pourraient contracter la maladie s'ils venaient en contact avec des cétacés porteurs de ces virus, comme les globicéphales par exemple.

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