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LA NÉCROPSIE DES RUMINANTS par
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PROCÉDURE :
Il est essentiel de faire la nécropsie le plus rapidement possible après la mort de l’animal de façon à diminuer les changements post-mortem qui nuisent aux examens macroscopiques et histologiques ainsi qu’à la culture bactérienne (envahissement post-mortem par les bactéries responsables de la putréfaction) et à la démonstration de virus. La rapidité de la putréfaction dépend de plusieurs facteurs dont la cause de la mort (animal fiévreux, coup de chaleur), la nature de la maladie (ex. : charbon symptomatique), l’état de chair du cadavre (ex. : plus l’animal est gras, plus la putréfaction est rapide), et la température ambiante. Avant de commencer la nécropsie, il faut établir une liste des diagnostics différentiels à considérer selon l’histoire clinique de l’animal et du troupeau. La nécropsie est effectuée en tenant compte non seulement du diagnostic clinique le plus probable, mais aussi des diagnostics différentiels. Par exemple, lorsqu’une taure présente des ulcères buccaux et de la diarrhée, deux diagnostics différentiels doivent être considérés, soient le BVD et la fièvre catarrhale maligne. Il faut donc examiner le système digestif, et en particulier les plaques de Peyer, mais aussi prélever le cerveau, un œil, du rein, etc. De même, selon le diagnostic suspecté, du sang hépariné et du sérum peuvent être prélevés si l’animal doit être euthanasié. Idéalement, les nécropsies doivent être faites le plus complètement possible. Dans certains cas, elles sont dirigées selon le problème rapporté dans le troupeau (pneumonie, diarrhée, etc.). Positionnement et ouverture de la carcasse Les ruminants doivent être placés en décubitus latéral gauche. Cette façon de procéder permet d’examiner facilement les viscères abdominaux sans être embêté par le rumen. De plus, le fait de procéder toujours de la même façon permet de mieux évaluer la topographie et la grosseur normale des différents viscères. Une bonne nécropsie doit commencer par un examen externe adéquat, il faut noter la présence de changements externes (plaies, déshydratation, couleur des muqueuses), l’état de chair du cadavre, la présence d’écoulements anormaux, etc. On commence par enlever la glande mammaire , puis une incision cutanée est faite le long de la ligne ventrale de l’animal, du cou jusqu’au pubis. La peau est ensuite rabattue dorsalement pour dégager l’abdomen et les côtes. Finalement, les membres droits sont enlevés en coupant les tissus sous l’omoplate et l’articulation coxo-fémorale. La cavité abdominale est ouverte en coupant la paroi abdominale le long des côtes les plus caudales, puis le long de la ligne blanche de l’abdomen de façon à bien dégager la cavité. Selon la grosseur de l’animal, différents instruments peuvent être utilisés pour ouvrir la cavité thoracique . Il faut tout d’abord couper le diaphragme à l’aide d’un couteau. On peut se servir d’un couteau pour couper les côtes à hauteur de la jonction costo-sternale chez les jeunes animaux, mais le coupe-branche (coupe-côte) ou la hache restent les instruments les plus adéquats (et ménagent le couteau!). Chez les jeunes animaux, il est possible de relever la paroi costale dorsalement et de la laisser en place, alors que pour les animaux plus âgés (et mieux ossifiés …), il faut couper les côtes dans leur partie dorsale. Une fois ces deux cavités ouvertes, un examen in situ des viscères est effectué. Si une pleurésie, une péricardite ou une péritonite est présente, des écouvillons ou une seringue stérile sont utilisés pour prélever de l’exsudat pour la bactériologie. Selon le problème, on peut commencer à examiner les organes thoraciques ou les viscères abdominaux. L’odeur générale que dégage le cadavre peut parfois donner une orientation à la nécropsie. On rapporte une odeur de beurre rance (butyrique) lors de charbon symptomatique, d’ammoniac lors d’intoxication à l’urée, d’huile à moteur dans certaines intoxications par le plomb, alors qu’une odeur d’ail est présente lors d’intoxication à l’arsenic. |