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LA NÉCROPSIE DES RUMINANTS par
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Examen des viscères thoraciques
Le système respiratoire est sorti en entier en un seul bloc de la façon suivante. La langue est détachée de la cavité buccale en faisant une incision à l’intérieur de chaque côté de la mandibule, puis elle est repliée ventralement et tirée vers l’arrière. La trachée et l’œsophage sont dégagés des tissus environnants. Le larynx est détaché du cou en coupant les articulations qui le retiennent à l’appareil hyoïdien. La langue, le larynx, la trachée et l’œsophage sont alors détachés du cou d’une seule pièce en exerçant une traction vers la cavité thoracique et en se servant d’un couteau pour couper les tissus . Les poumons et le cœur sont enlevés dans un seul bloc en continuant d’exercer une traction sur la trachée vers la cavité abdominale, tout en coupant les tissus situés ventralement à la colonne vertébrale et dorsalement au sternum (éviter d’endommager le sac péricardique). La veine cave, l’aorte et l’œsophage sont coupés crânialement au diaphragme. Tout en procédant, on vérifie la présence de liquide dans la cavité pleurale, de fibrine à la surface de la plèvre, et d’adhérences réductibles ou non entre les plèvres pulmonaire et thoracique. Des incisions sont faites de façon régulière dans la langue et les surfaces de coupe sont examinées. L’examen des organes thoraciques commence par l’ouverture, à l’aide d’un ciseau ou d’un couteau, de l’œsophage sur toute sa longueur pour vérifier la présence d’ulcères ou d’autres changements. Le larynx et la trachée sont ouverts de la même façon : l'incision doit se poursuivre jusque dans les bronches principales, ce qui permet de vérifier la présence de spumosités, d’exsudat ou encore de parasites. Les ganglions trachéo-bronchiques sont examinés afin de vérifier leur grosseur, leur couleur et leur aspect à la coupe. Lors de l’examen du système respiratoire, on note si les poumons s’affaissent normalement (ils sont alors moins volumineux et la plèvre est plissée). Il est important de localiser les lésions pulmonaires, puisque la localisation est souvent indicative de la voie d’entrée de l’agent. On palpe les lésions pour vérifier leur consistance (raffermie, hépatisée, caoutchouteuse) comparativement aux régions qui semblent plus normales, la couleur des régions lésées est notée. Des sections sont faites dans les lésions pour vérifier s’il y a un exsudat et sa nature (séreux, hémorragique, purulent) et si il y a des zones de nécrose (elles apparaissent grisâtres et se détachent parfois facilement des tissus viables). Les changements observés peuvent être indicatifs d’une maladie mais ne permettent pas d’y conclure avec certitude. De plus, dans la plupart des pneumonies, plus d’un agent pathogène est impliqué. La seule façon d’arriver à un diagnostic final est de soumettre des pièces en histologie, en bactériologie et en immunopathologie. Lors de pneumonie, il est très important de prélever des sections des différents lobes, ainsi que des sections à la jonction des portions lésées et des portions normales. Les régions antéro-ventrales des poumons sont souvent surinfectées ou affectées de lésions plus chroniques, alors que les changements compatibles avec des infections virales sont plus facilement observés histologiquement dans les régions dorsales des poumons. Une fois les tissus prélevés pour les analyses, des coupes sont faites dans le poumon afin de vérifier la présence d’exsudat, de parasites ou de toute autre pathologie. Différentes méthodes existent pour ouvrir le cœur . Ce qui importe, c’est de bien vérifier l’épaisseur des ventricules, l’état de l’épicarde, de l’endocarde, des différentes valvules et du myocarde lui-même. Le plus souvent, le ventricule gauche est incisé sur toute sa longueur en incluant la valvule atrio-ventriculaire. Après avoir examiné celle-ci, on fait une deuxième incision en passant sous la valvule atrio-ventriculaire de façon à vérifier l’état de la valvule aortique et de la crosse aortique. La même procédure est appliquée pour le ventricule droit, en prenant soin de vérifier l’état de la valvule pulmonaire. Finalement, des sections sont régulièrement faites dans le myocarde, en incluant les muscles papillaires. |